septembre 26, 2017 · Non classé

En 2016, l’on a malheureusement encore pu constater à quel point la situation est terrible au Bangladesh. De très nombreuses condamnations à mort ont été prononcées et plusieurs exécutions ont eu lieu. Un activiste présumé, déclaré coupable du meurtre d’un juge commis en 2005, a été exécuté en octobre. Le gouvernement a annoncé par la suite l’accélération des procès de personnes accusées d’infractions au titre de la Loi antiterroriste et qui pourraient encourir la peine de mort. Il a précisé qu’au moins 64 personnes condamnées au titre de cette loi depuis 1992 étaient sous le coup d’une sentence capitale. Le Tribunal pour les crimes de droit international, une juridiction bangladaise créée pour enquêter sur les événements de la guerre d’indépendance, en 1971, a prononcé six condamnations à mort, peutêtre plus. Les procédures ont été entachées de graves irrégularités et de violations du droit à un procès équitable, telles que la limitation arbitraire du nombre de témoins pouvant être cités par la défense. Motiur Rahman Nizami et Mir Quasem Ali, deux cadres de la Jamaat-e-Islami déclarés coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par le Tribunal pour les crimes de droit international, ont été exécutés en mai et en septembre, respectivement. Le 23 août, un groupe d’experts des droits humains des Nations unies avait fait part de ses préoccupations quant à l’équité des procès qui se déroulent devant ce tribunal. Il avait exhorté le gouvernement à annuler la condamnation à mort de Mir Quasem Ali et à le rejuger, faisant valoir que la procédure appliquée était « entachée d’irrégularités ». Aussi, des actes de torture et des mauvais traitements étaient régulièrement infligés aux personnes placées en garde à vue ; les plaintes pour torture faisaient rarement l’objet d’une enquête. La Loi de 2013 relative à la torture et à la mort en détention (prévention) était peu appliquée, du fait d’un manque de volonté politique et de l’absence de sensibilisation des responsables de l’application des lois. Des groupes de défense des droits humains ont accusé plusieurs branches des forces de sécurité – dont la police et le Bataillon d’action rapide – d’actes de torture et de mauvais traitements. La torture était utilisée pour arracher des « aveux », comme méthode d’extorsion, ou pour punir des opposants politiques.

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